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La technologie peut être à la fois une bénédiction et une malédiction pour tout le monde, et les personnes ayant une déficience visuelle ne font pas exception. Rencontrez Hans Jørgen Wiberg, un inventeur passionné malvoyant qui a créé des expériences numériques inclusives et accessibles. Cela inclut une application qui connecte plus de 500 000 personnes aveugles ou malvoyantes, dans le monde, avec des volontaires voyants via un appel vidéo en direct.
Hans est atteint de rétinite pigmentaire, une maladie génétique qui provoque une perte de vision progressive. Alors que Hans est né avec une bonne vue, c'est sa vision nocturne qui a été affectée en premier. Dans la vingtaine, sa vision périphérique (latérale) a commencé à diminuer et le champ de vision de Hans s'est rétréci depuis. Hans a également une perte auditive et utilise des prothèses auditives.
Hans a commencé sa vie professionnelle comme agriculteur au Danemark. "J'avais besoin d'être innovant", se souvient-il. "La météo, la santé du troupeau, la disponibilité du personnel, la réglementation, tout changeait tout le temps. Pour être un éleveur prospère, j'ai dû m'adapter et innover au quotidien." Hans était impliqué dans l'Association danoise des aveugles, et lorsque les smartphones sont devenus omniprésents, il a eu une idée. Une application pourrait permettre aux personnes aveugles ou malvoyantes d'appeler par vidéo des volontaires voyants. Les volontaires décrivaient ce que les utilisateurs ne pouvaient pas voir, par exemple en les aidant à sélectionner un t-shirt d'une couleur spécifique ou à lire un nom de rue tout en naviguant dans la ville. "J'ai testé mon idée en 2012 en appelant ma fille adulte et en lui demandant de me guider dans la maison. Et ça a marché", se souvient Hans avec un enthousiasme contagieux.
Depuis lors, Hans a travaillé en étroite collaboration avec les utilisateurs et les développeurs pour transformer l'idée en un succès mondial, disponible en 185 langues, impliquant des personnes avec différents degrés et types de déficience visuelle, âges et niveaux de confort avec la technologie. "Je dis : 'n'invente pas pour, invente avec !' Toutes les personnes aveugles ne portent pas de lunettes de soleil noires ou n'ont pas une audition surnaturelle. Il n'y a pas une seule personne aveugle, et les expériences vécues d'une personne ne se limitent pas à sa vue. Les inventeurs doivent reconnaître que la cécité est un spectre et qu'il est important de développer la santé numérique des solutions qui fonctionnent pour autant de personnes sur ce spectre que possible." Des collaborations étroites avec plusieurs organisations d'utilisateurs à travers le monde ont permis une co-création et une conception centrée sur l'utilisateur.
En mettant en relation des volontaires voyants avec des utilisateurs aveugles ou malvoyants, Hans a également vu des personnes devenir des ambassadrices de l'inclusion de la cécité. "Nous avons plus de 6 millions de bénévoles. Au moment de s'inscrire, la plupart des gens n'ont jamais rencontré d'aveugle", explique-t-il. "Lorsqu'un volontaire reçoit son premier appel vidéo, il réalise de visu les barrières qui limitent l'inclusion. Il dira : 'cette machine à laver est impossible à utiliser pour les aveugles !' et cette reconnaissance est un pas vers une société plus inclusive."
Hans est le type occupé qui ne se repose jamais. Avec sa femme, il restaure des meubles danois classiques, donnant une nouvelle vie à des chaises au design intemporel et plus encore. De retour à son application, il a déjà intégré l'intelligence artificielle, la rendant accessible à ceux qui pourraient être mal à l'aise de parler à des volontaires étrangers. À l'avenir, il espère développer une solution spécifique aux personnes sourdes-aveugles. L'éducation inclusive est un autre domaine de croissance, car les enseignants des écoles ordinaires ont généralement de bonnes intentions, mais peuvent manquer de connaissances et de ressources pour soutenir les élèves aveugles ou malvoyants. Hans souhaite développer une plateforme d'apprentissage en ligne entre pairs, afin que les personnes vivant avec une perte de vision puissent apprendre les unes des autres au-delà des frontières.
"La pandémie de COVID-19 et les mesures connexes de distanciation physique et d'évitement de toucher des objets dans les espaces publics ont rendu les achats indépendants très difficiles pour les personnes aveugles. Mais l'intelligence artificielle montre un grand potentiel pour leur navigation sur les sites Web", déclare Hans. "Actuellement, une personne aveugle qui tente d'effectuer des achats en ligne est souvent confrontée à différentes étiquettes que le lecteur d'écran identifie simplement comme" bouton, bouton, bouton ". La personne aveugle s'abstient de cliquer sur quoi que ce soit de peur d'acheter le mauvais article. À l'avenir , l'intelligence artificielle utilisera la reconnaissance d'image pour décrire l'écran, y compris les boutons. Avec les commandes vocales, les utilisateurs aveugles profiteront d'une expérience d'achat en ligne accessible et inclusive.
Dans la Région européenne de l'OMS, environ 90 millions de personnes souffrent de déficience visuelle ou de cécité. Ces conditions sont répandues dans tous les États membres de l'OMS, indépendamment de la démographie de la population et des systèmes de santé. L'OMS/Europe aide les États membres à intégrer les soins oculaires et visuels dans les systèmes de santé nationaux. "Le Cadre d'action européen de l'OMS pour atteindre le meilleur état de santé susceptible d'être atteint pour les personnes handicapées 2022-2030" appelle les États membres à intégrer l'inclusion du handicap, y compris la fourniture d'informations dans des formats accessibles aux personnes ayant une déficience visuelle.
L'autonomisation par la santé numérique est une initiative phare de l'OMS/Europe, qui complète la Stratégie mondiale de l'OMS sur la santé numérique, comblant les lacunes des cadres de numérisation dans la Région qui freinent le déploiement de solutions numériques innovantes. Le "Plan d'action régional de santé numérique pour la Région européenne de l'OMS 2023-2030" aide les pays à tirer parti et à intensifier la transformation numérique des systèmes de santé.